Les trois femmes et deux hommes, qui ont été internés dans des camps nazis dans leur enfance, en ont profité pour demander au Canada de s'impliquer davantage dans les efforts de paix.
Faige Libman, Vera Schiff, Gerda Frieberg, Howard Chandler et Max Eisen ont tous connu un destin tragique après avoir été envoyés en 1942 dans des camps de la mort dans l'Allemagne nazie ou dans les territoires occupés. Leurs familles ont toutes été décimées et c'est par miracle qu'ils ont échappé aux atrocités nazies.
Aujourd'hui, plus de 70 ans après la libération des camps de concentration, ils soutiennent qu'ils n'en peuvent plus de voir dans les médias autant de violence en Syrie. « Ils voulaient se faire entendre et s'élever contre les crimes horribles qui sont perpétrés en Syrie, particulièrement à Alep », explique Avi Benlolo, le président du Centre Simon Wiesenthal.
« Vous vous devez de parler pour que l'on vous entende », ajoute la Torontoise Gerda Frieberg, qui a été internée à 16 ans au camp de travail de Gross-Rosen en Pologne, en 1942.
Ne jamais oublier
Faige Libman est l'une des bénévoles du Centre Simon Wiesenthal qui donne son temps pour enseigner dans les écoles le génocide que les Nazis ont commis contre son peuple. Originaire de Kaunas en Lituanie, elle a été envoyée au camp de la mort de Chelmno en Pologne alors qu'elle était en bas âge.
À 82 ans, elle a rayé de son vocabulaire certains mots comme la « haine ». « Je me sens investie d'une mission pour enseigner aux jeunes d'être toujours tolérants à l'endroit d'autrui », dit-elle.
Avi Benlolo dit que, malheureusement, l'histoire se répète. Il cite les exemples de la Bosnie, du Rwanda et du Darfour.
« Il est essentiel néanmoins d'en parler, de lever le ton quand quelque chose nous choque et de ne jamais banaliser la violence », conclut-il. Selon lui, le Canada doit avec les autres pays occidentaux faire en sorte que les combats cessent en Syrie pour permettre l'évacuation des civils et l'entrée de convois humanitaires dans Alep.
Pour Howard Chandler, l'espoir finit toujours par triompher. Emprisonné successivement à Theresienstadt, Auschwitz et Buchenwald, il a appris la résilience à l'âge de dix ans, après avoir perdu toute sa famille. « Nous devons apprendre de nos erreurs, dit-il, et ceux qui ont commis des crimes contre l'Humanité finissent toujours par répondre de leurs actes devant la justice. »
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